Le choc Orelsan
- Franck Moreau & Riddler
- 13 mars 2022
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 août 2022
Waouh quelle claque ce show d’Orelsan !
Retour à chaud sur le concert au Zénith de Limoges Métropole de ce samedi 12 mars à 20 heures.
Premiers regards croisés avec « Riddler », autre chroniqueur de la page qui pourra prochainement vous livrer son regard d’ado sur d’autres propositions (musique, ciné…)
Le chemin jusqu’au concert :
Le presque cinquantenaire que je suis ne serai sans doute pas allé spontanément, qui plus est en fosse, pour assister au concert du rappeur star du moment, même si j’avais déjà pu apprécier certains de ses morceaux qui n’avaient pas échappé à mes oreilles.
C’est là où mon statut de papa m’a projeté dans cette – très belle – soirée. Nous avons d’abord pu profiter d’une opportunité pour prendre des places à un moment où les sites spécialisés ont été réalimentés. Une aubaine comme un signe et une invitation à vivre ce moment. Ensuite, l’incompatibilité d’agenda de la maman bloquait définitivement cette date, s’imposant comme une respiration dans un quotidien particulièrement dense.
Le concert approche. SMS de mon fils cette semaine : « Papa, des copains ont aussi des places pour le concert, il faudra y être pour 16h00 ! » Vendredi veille de concert, des trombes d’eau s’abattent sur Limoges, il devient urgent de regarder la météo pour le lendemain. Réponse de météo France : « Nuageux et faible pluie » entre 16h00 et 20h00.
Jour J :
Arrivée sur site à 16h00, une file d’attente est déjà composée. Mon fils retrouve ses copains.
Nous avons pu voir en arrivant les 3 bus et la dizaine de poids lourd accompagnant la tournée, ce qui annonce quelque chose de gigantesque à l’intérieur de la salle.
Accès à un premier parcage à 18h00, pas ou très légère pluie entre les deux (Ouf !). Légère tension avec ceux rentrés dans le parcage un peu avant qui nous voient arriver au même niveau qu’eux à la demande de la sécurité. On sent l’impatience monter.
18h30, accès à la salle du Zénith, où nous retrouvons une première chaleur bienvenue, pour se placer derrière ceux ayant opté pour un billet « Early ».
Nous sommes dans la place, ne reste plus qu’à attendre, en faisant connaissance avec ceux dans notre environnement proche, en étant de temps à autre bousculés par ceux voulant se mettre devant.
Une période qui permet déjà d’observer la scène et ses à-côtés.
Une scène qui semble mise en place pour permettre à Orelsan de venir au plus près, malgré le vide, d’un à deux mètres, marqué par un imposant barriérage de concert.
20h00 Première partie :
Première partie avec « 3pour100 », groupe composé de 3 rappeurs et Phazz, que l’on retrouvera quelques minutes plus tard pour le grand show.
Voir un peu de mouvement avant de l’arrivée de l’artiste vedette apporte un divertissement agréable et une chaleur supplémentaire à cette salle.
Un set d’environ 30 minutes, sur des textes autour de la vie des quartiers et des relations amoureuses également, où le public conquis tend le bras pour ouvrir la main et montrer 3 doigts pour remercier les artistes.
Le spectacle de l’artiste récemment honoré aux Victoires de la Musique approche, nous n’en avons jamais été aussi près…
Les « Aurélien une chanson, Aurélien une chanson… », en référence avec son titre « Défaite de famille » montent dans le Zénith pour tenter d’accélérer cette échéance.
Le concert :
Afin de préserver votre potentielle future expérience de ce concert, notre objectif n’est pas de vous livrer un détail de son déroulé, mais plutôt de vous en dévoiler l’esprit pour que vous puissiez réaliser en conscience le choix d’un achat de billet.
Un peu moins de deux heures de concert, pour un ensemble particulièrement abouti.
On sent clairement le métier d’Orelsan qui suit sa ligne directrice du début à la fin.
On peut également percevoir toute la sensibilité, la pudeur et le sens de l’humour de cet artiste, pour les parenthèses qu’il se ménage durant sa prestation, où sa mise en scène réserve de nombreuses surprises au public.
Son arrivée intimiste - rideaux fermés - en fût une première. Un moment de contraste entre les vivas d’un public qui l’a tant attendu et le voyait enfin, invité par le chanteur au contraire à faire silence pour lancer une première chanson sans micro.
Un micro ouvert ensuite pour remercier le public Limougeaud de sa présence, ce dernier ouvrant légèrement sa veste de survêtement pour que l’on puisse y apercevoir le maillot du Limoges CSP. Un clin d’œil au club champion d’Europe 1993 de la part de cet ancien basketteur, comme il le rappelle dans son titre « La quête » (clip inséré à cet article).
« Je ne me rappelai pas qu’il y avait du bois ici » remarque l’artiste, qui ajoute dans un sourire « on est à la montagne ici ? ». « On dirait une salle des fêtes, à côté de Caen y’a la même chose ».
Une première mise en bouche réussie, qui annonce le fastueux repas qui va suivre.
Boom, le rideau s’ouvre.
Jeux de lumières, vidéos, nous sommes bien dans une nouvelle génération de concert.
Une expérience immersive, où le spectacle est partout, nous absorbe.
Le rythme est aussi préservé pour assurer des respirations.
Les musiciens* se repositionnent sur scène, Orelsan réunissant ses amis comme à ses débuts, pour un moment où le public se transformera aussi en supporter, mais chut…
Car au-delà d’un spectacle c’est aussi un parcours que souhaite nous faire partager ou revisiter le caennais. Un pèlerinage offert à ses fans de la première heure ou plus récents.
Jusqu’au bout, les variations de la mise en scène nous laissent totalement impliqués, mobilisant aussi notre énergie de l’autre côté de la scène.
De l’attente à l’extérieur à la fin du show, 7 heures se sont écoulées, l’organisme est marqué mais l’esprit est heureux, et notre conscience éclairée des messages portés par l’artiste.
Ce dernier veut nous divertir certes mais aussi nous alerter avec ses mots sur les maux de notre société, tout en célébrant l’amour dans une interprétation particulièrement touchante « d’Athena ».
D’autres avaient aimé le spectacle avant moi, et je ne peux également que valider ce spectacle et l’univers de cet artiste qui s’est montré à la fois généreux et plein d’humilité durant cette soirée.
Avant je connaissais Orelsan, après ce concert, je suis devenu « Orelfan ».
Merci et à bientôt pour de nouvelle aventure
Message du Riddler :
Après 4 ans d’attente, accéder à ce spectacle était déjà une récompense, et les 4 heures supplémentaires dans la file du public pour se positionner favorablement dans la fosse sont passées très vite…
Dès le début, l’ambiance était incroyable grâce à la première partie du groupe «3pour100 ».
Orelsan est arrivé presque par surprise au début de son show, provoquant l’euphorie de la salle.
Le commencement d’un rêve d’environ 90 minutes.
On avait l’impression de faire partie de sa bande d’amis, comme si on l’avait toujours connu. Il accompagne presque quotidiennement ma vie d’ado comme celles de beaucoup d’autres.
Je suis heureux d’avoir partager ce bon moment avec un groupe d’amis lycéens.
Je n’arrive toujours pas à croire que je l’ai vu en vrai.
*musiciens / back voix Orelsan :
Manu Dyens (Batterie)
Skread et Phazz (Prod)
Eddie Purple (Guitare)
Ablaye (« back » voix)
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