Portrait : Anthony Thieux, sourire et énergie au service de la musique.
- Franck Moreau
- 12 févr. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 févr. 2022
Nous inaugurons cette semaine une galerie de portraits consacrée aux danseurs, pour mettre en valeur ce rapport intime entre la danse et la musique. Chacune a besoin de l’autre, une interaction nécessaire pour que les danseurs s’animent et pour que la musique soit soulignée, gagnant ainsi en épaisseur et en émotions.
Un univers que j’ai eu l’occasion de découvrir il y a quelques années en suivant la troupe d’un Opéra Rock, concrétisant un projet musical qui nous a porté et uni depuis.
Parmi cette sympathique équipe, des danseurs. Alors que les musiciens, chanteurs et techniciens arrivaient le matin petit à petit, se réunissaient autour d’un café, les six danseurs étaient déjà dans leur espace, à s’étirer et se mettre individuellement en mouvement. Des routines répétées chaque jour, entre les séquences, et après chaque séance de répétitions, qui ont forcé mon admiration. Ayant l’impression de connaitre « haut-niveau » dans ma pratique sportive d’alors, je me suis rendu compte que ces danseurs-là étaient bien au-dessus de cette exigence, ce qui a aiguisé ma curiosité.
Un trait d’union entre sport et danse qui a servi de passerelle à Anthony Thieux, membre de cette troupe, dans un parcours que nous explique le picard :
« A 19 ans, je suis parti à Toulouse pour suivre des études pour devenir professeur de sports. J’ai suivi un soir un ami qui faisait de la danse classique, et j’ai eu un déclic. Jusqu’ici, je n’avais jamais osé la danse. J’avais envie mais il y avait comme une angoisse à se lancer, mais à partir de là c’est devenu comme une évidence ».
Retour en région parisienne, l’aventure commence.
« J’ai enchainé les boulots pour gagner ma vie, dans les assurances ou encore dans une association. En parallèle, je suivais tous les cours accessibles. Mes revenus me permettaient de répondre à mes besoins et de financer ensuite mes premiers cours à Paris ».
Un état d’esprit qui lui a permis de convaincre son entourage de son revirement. « Mes parents m’ont toujours accompagné, y compris à cette période. Il n’y a pas eu d’interrogation de leur part ni à cette époque ni après » précise l’intéressé.
Un chemin de formation qu’il poursuit donc, fréquentant plusieurs établissements, et effectuant plusieurs rencontres lui permettant de se construire un réseau particulièrement utile et nécessaire dans ce milieu.
Un réseau qui va lui permettre d’accéder à ses premiers engagements, à ses premières expériences professionnelles. L’aboutissement d’un rêve, et le début de sa carrière.
Une carrière qui l’amène en 2015 sur le spectacle de Dove Attia « La légende du roi Arthur », mettant en vedette parmi les chanteurs Florent Mothe, Zaho ou encore Camille Lou (actuellement dans la série « Je te promets » sur TF1).
« Ça a été une expérience incroyable, l’une des plus belles de ma vie professionnelle. Avoir pu vivre l’intégralité du projet, du processus de création à la tournée a été quelque chose d’intense ». La tournée de 2016 l’a profondément marqué. « Parcourir la France, avoir un public différent à chaque fois, sans répit sur le show, c’est ce que l’on recherche dans ce métier. »
Une intensité dans le métier qui demande une vraie hygiène, pour protéger un corps qui est aussi un outil de travail. « Je me considère comme chanceux car je n’ai jamais eu de gros bobos jusqu’à maintenant » confie le jeune trentenaire, qui reconnait aussi « axer sa préparation sur le renforcement musculaire et les étirements ». Une préparation d’athlète de haut-niveau au service du spectacle, qui lui a permis pour l’instant de traverser les années sans encombre majeurs.
Une longévité dont il a conscience, sans que cela n’entame son appétit pour de nouveaux projets. « Mon corps répond bien » confirme-t-il, tout en reconnaissant dans un sourire « apprécier de plus en plus les moments de repos ».
Une bonne santé et un dynamisme qui lui permettent d’envisager la suite avec sérénité, riche de son expérience. « Tant que mon corps peut, je veux continuer à en profiter au maximum, et le plus longtemps possible ». « J’ai la chance d’avoir des propositions très variées, ce qui me permet aussi aujourd’hui de pouvoir choisir ».
Une liberté qui caractérise ce danseur désormais référencé et expérimenté, qui lui permet de mettre aussi en valeur sa capacité à s’adapter. « Nous, danseurs, savons que nous sommes là avant tout pour exécuter. Je sais que c’est cette capacité d’adaptation qui va nous permettre ou non d’accéder à l’engagement suivant, et je sais aussi que c’est plus facile de s’adapter dans un environnement que l’on connait, c’est là où mon expérience est importante. »
Une abnégation dont ne manque Anthony, qui lui a ouvert les portes de show TV depuis deux ans maintenant, dans « la chanson de l’année » dans le cadre du château de Chambord ou encore dans les divers épisodes de « la chanson secrète » sur TF1
Des plateaux TV où tout peut se passer. « On nous demande autant de danser que de faire de la figuration, on ne sait jamais sur quoi on va tomber, ce qui donne un surplus d’adrénaline » apprécie le picard.
Une aventure télé qui l’a récemment amené à se transformer en baby-sitter !
Lors de la venue de Jeff Panacloc, il s’est vu confier « Jean-Marc », la marionnette du célèbre ventriloque, en ouverture du tableau consacré à l’artiste, avec notamment Soprano au micro. « Cela fait partie des moments magiques que nous pouvons vivre dans notre profession, c’est pour cela que je considère un peu comme un privilégié. »

Une profession qui méritait un premier coup de projecteur sur ce site, d’autres viendront pour rendre hommage à ceux qui, comme Anthony, s’engagent au quotidien pour sublimer les spectacles et divertir nos vies.
Un exemple avec ce lien où il est accompagné d'Eloïse Manseau pour une chorégraphie sur la chanson "Mais je t'aime" avec le ciel bleu et les trésors de l'Ile de Ré en décor.
Merci à Anthony pour sa disponibilité, et longue route à lui pour ses futures aventures.
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