Souvenir : 2016 - Le retour de Louise Attaque sur scène
- Franck Moreau
- 5 févr. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 août 2022
En 1997, alors que la mode est aux boys band (2 Be 3, Alliage, Worlds Apart…) ou à la dance (Aqua, Gala, Sash …), des sons de violon attiraient nos oreilles et de nouveaux visages apparaissaient pour « nous emmener au vent ». Le groupe Louise Attaque allait alors décoller et connaitre un succès fulgurant (près de 3 millions d’exemplaires vendus pour leur album éponyme).
Le violon d’Arnaud Samuel, la batterie d’Alexandre Margraff et la basse de Robin Feix accompagnent alors la voix particulière de Gaëtan Roussel. L’ensemble devient familier dans notre paysage, et leurs chansons également. Je me suis imaginé vivre des « soirées parisiennes » en acceptant « par erreur l’invitation » de « Léa », à avoir des dilemmes dans mes « amours » pour « savoir » qui était la plus belles de deux filles en soirée.
Un clin d’œil au premier titre du groupe pour illustrer combien ces morceaux s’intégraient pleinement à ma vie de l’époque, des morceaux comme des pièces de l’immense puzzle d’une vie de jeune adulte pleine d’espoirs, de doutes et de douleurs parfois.
Un groupe qui va poursuivre ses créations au travers de deux albums, « Comme on a dit » en 2000 et « A plus tard crocodile » en 2005, tout en se séparant également pour d’autres projets avec Tarmac ou Ali Dragon. Un plaisir à travailler ensemble et une liberté qui amènera ce groupe à une pause, dont ils choisiront de sortir 10 ans plus tard.
10 ans ont passé. Leur musique m’a accompagné sur mes premières relations d’adulte, la rencontre avec ma future épouse et la naissance de mon premier enfant. Ainsi se terminait cette première séquence du groupe aux alentours de 2005.
10 ans plus tard donc, l’info circule, Louise Attaque va sortir un nouvel album. La fin d’une traversée du désert choisie, en trait d’union avec leur répertoire. Observant leur actualité, mon épouse entend que Gaëtan, Robin et Arnaud (Alexandre Margraff ayant quitté l’aventure depuis) ont choisi La Rochelle et l’espace de La Sirène pour une résidence, et organiser un concert pour marquer leur retour sur scène.
Plus qu’un clin d’œil, c’est un vrai signe et une invitation à revenir dans cette région quittée en 2003. La quête de places commence et s’avère fructueuse, nous serons bien dans la salle pour leur retour ce 27 février 2016.
Jour J, nous attendons dans cette cité maritime, et le quartier de La Pallice où se jouera le concert. Nous attendons dehors. Pas de pluie, comme une protection divine pour nous permettre d’attendre patiemment de pouvoir accéder après les habituels contrôles de sécurité. Des contrôles encore plus nécessaires, car trois mois plus tôt se déroulaient les attaques terroristes à Paris notamment celle du Bataclan. Certes nous nous préparons à un moment festif, mais pour ma part il reste aussi une petite part d’appréhension en pensant à toutes ces victimes venues, comme moi ce soir, partager un moment festif autour de la musique.
Nous rentrons dans la salle, qui ressemble à un grand hangar. L’ambiance reste néanmoins intime et on sent l’impatience du public face à cet évènement. Je me sens alors privilégié et heureux de partager cela avec mon épouse, alors que je suis d’ordinaire plus habitué à fréquenter les terrains de sports qu’à vivre des soirées en amoureux le week-end. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » disait le poète Paul Eluard. C’est aussi un peu un moment de poésie que Louise Attaque va nous offrir ce soir.
Le groupe québécois « The Seasons » nous offrira aussi une première partie pleine de jeunesse et d’énergie, une belle découverte en entrée en attendant le plat de résistance.
Cette heure arrive. Je suis interloqué de les avoir là, à quelques mètres de moi. Un peu de mal à réaliser, tout se passe un peu comme dans un rêve. Ces derniers n’ont pas perdu de leur superbe, on les sent heureux de reprendre ensemble contact avec le public. La mise en scène et en lumière est absolument remarquable. Je garde en souvenir ces couleurs du bleu au rouge, et ces rampes de projecteurs placées verticalement, apportant encore plus de hauteur, semblant nous guider jusqu’aux étoiles.
Ce soir, je ne regrette pas de ne pas être sur un stade, encore moins quand je crois reconnaitre Eric Cantona sur la passerelle derrière moi. Je me dis « ce n’est pas possible, ce n’est pas lui ». Je fais part de cette possible hallucination à mon épouse qui me dit « C’est possible, c’est le compagnon de Rachida Brakni avec lequel elle a fait un album ». Incroyable, un deuxième cadeau dans cette soirée. Une autre idole de mon enfance dans la salle, celui dont le poster est resté dans ma chambre chez mes parents quand il était le King avec Manchester United. La vie nous réserve vraiment plein de surprises…
Le concert se déroule, des titres connus ou du nouvel album « Anomalie », des chansons solos de Gaëtan Roussel ou une reprise de la maison Tellier, tout est magique. La soirée est belle, mon épouse sourit, danse et chante, pour alimenter encore la belle galerie de nos souvenirs.
A la fin du show, les rappels, et à la magie s’est ajoutée un moment unique en acoustique. Un moment de grâce indescriptible, que je vous laisse en lien, car si Confucius disait « une image vaut mille mots », alors cette vidéo devrait vous permettre de comprendre ce que nous avons pu ressentir au moment des au revoir avec ce groupe.
(vidéo YouTube Jessica Seys)
Une soirée qui valait d’avoir « Un peu de patience », l’apogée d’une magnifique soirée, où les rythmes de la batterie et de la basse, le son du violon et la voix de Gaëtan Roussel résonne encore dans nos mémoires…
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